AFNOR :: 2006 :: acheter ce livre
En toute logique, le temps où les gourous du management s’exprimaient à foison sur le KM sans l’avoir jamais pratiqué devrait être révolu. Depuis leur essor dans les années 90, les démarches de Management des Connaissances sont devenues assez nombreuses en France et à l’Etranger pour alimenter la littérature spécialisée et la rendre plus concrète que par le passé. L’époque est mûre pour de véritables retours d’expérience, comme celui que Robert Vazille cherche à partager avec ce nouvel ouvrage.
Pour ce consultant, ancien membre de la société ICI et président du groupe japonais Tokyo Inc., pas de doute, le KM existe et il produit du résultat. Avec l’enthousiasme du croyant et le recul du pratiquant, et dans une langue parfaitement accessible, l’auteur expose les caractéristiques fondamentales d’un dispositif KM : la centralité du facteur humain ; le large panel de réponses possibles à une problématique de partage des connaissances ; la nécessité de mobiliser les Directions Générales ; l’obligation d’estimer le coût et le ROI de telles approches.
Cependant, comme le titre même l’indique, Robert Vazille a voulu tirer de son expérience personnelle des considérations génériques et se lance dans de larges extrapolations sur des sujets aussi divers que les Lumières, Freud ou la sorcellerie. Extrapolations pertinentes et tout à fait intéressantes, mais qui nourriront les préjugés de ceux pour qui le KM est un sujet qui manque de substance. Longtemps, le livre entretient l’espoir d’outils et de méthodes précises. Mais ceux-ci, regroupés sur les dernières pages, s’avèrent maigres. Ils se résument à de triviales considérations sur le mode et les outils de classement. Où sont les méthodes de formalisation des connaissances, les éléments de connaissance (retours d’expérience, bonnes pratiques, etc.), les indicateurs et tableaux de bord qui accompagnent nécessairement un programme KM réussi ?
Sans doute Robert Vazille a-t-il délibérément choisi de ne pas tout montrer, de ne pas livrer tous ses secrets, d’en garder sous le coude. Mais au risque de rendre son enthousiasme bien peu communicatif.
Article publié dans Archimag en septembre 2006