Bien souvent, les intrigues qui animent les romans historiques n'ont pas d'importance. Elles ne sont qu'un accessoire, un artifice littéraire, destiné à amener à l'Histoire ceux qui s'en désintéressent. Prenons Rouge Brésil, par exemple, du diplomate écrivain Jean-Christophe Rufin, prix Goncourt l'année de sa sortie, et récemment adapté pour la télévision. L'histoire qui nous y est contée, celle d'enfants en partance à leur insu pour le Nouveau Monde, aussi jolie soit-elle, n'a rien de sensationnelle. On y retrouve même, avec ce thème éternel de la rencontre entre deux mondes, de vieilles scies romanesques.