Il y a deux façons de traiter avec la littérature de genre. L’écrivain peut choisir de la maltraiter, de jouer avec ses codes, de les transgresser, de les pervertir, de les questionner, de les pousser dans leurs retranchements, de déformer les cadres et les principes établis. Ou bien il fait fi de toute originalité et vise au contraire à écrire l’archétype parfait de cette littérature, le modèle, le référent, il travaille les clichés, les poncifs et les passages obligés jusqu’à leur substantifique moelle. Sans conteste, Robin Hobb entre dans la deuxième catégorie. Depuis ce présent livre, Assassin’s Apprentice, et au rythme d’une sortie par an, elle est devenue une figure de la fantasy contemporaine, l’une de celles qui l'a fait sortir du ghetto et qui lui a acquis de nouveaux publics.