Des milliers de pages d'écriture fine, quatorze volumes épais dont la rédaction s'est étalée sur plus de vingt ans, par-delà la mort de son auteur original, et même un préquel, une encyclopédie et une version des deux premiers tomes remaniée pour les plus jeunes. Un monde entier dont chaque culture est décrite dans les détails. Des myriades de protagonistes, dont une dizaine de héros. Des intrigues qui serpentent en parallèle, puis qui se croisent et se recroisent. Des mystères qui ne trouvent de réponses que mille pages plus loin.
Si La roue du temps a autant de détracteurs que d'adeptes à travers le monde, si elle n'est pas exempte de reproches, elle a au moins un mérite : être l'une des épopées de fantasy les plus ambitieuses, fouillées et démesurées jamais écrites.
L'intrigue de base est d'une totale banalité. Elle nous conte le parcours de trois garçons quittant leur village tranquille pour devenir l'ultime rempart contre des forces du Mal en éveil, façon braves citoyens de l'Amérique profonde envoyés faire la guerre contre les rouges au Vietnam, comme James Oliver Rigney Jr, alias Robert Jordan, l'a été lui-même.
Chacun, au fil de ses aventures, se découvre des pouvoirs : le solide forgeron Perrin Aybara développe une affinité avec les loups ; le facétieux Matrim Cauthon acquiert une chance insensée, de même qu'un génie tactique qui en fait un général redoutable ; quant au héros principal, Rand al'Thor, il est la réincarnation du Dragon, un magicien surpuissant qui, à travers les Âges, sauve le monde en se dressant contre Shai'tan, alias le Dark One, le Seigneur du Mal du coin.
Présenté comme cela, rien de neuf au royaume de la high fantasy. Cependant, la longueur insensée de ce projet permet à Jordan de complexifier à l'envie ce modèle archétypal.
La trame est manichéenne, mais l'auteur brouille les cartes en créant en chaque camp en factions. Les Bons sont divisés en royaumes, guildes, clans et sociétés. Ils sont minés par des intérêts égoïstes, par des calculs à court ou long terme.
Ainsi, parmi les adversaires les plus acharnés du Dark One (le Ténébreux, en VF), trouve-t-on un ordre de moines soldats fanatiques, les Enfants de la Lumière, tout autant qu'une société de magiciennes, les Aes Sedai, qui s'abhorrent mutuellement. Qui plus est, ces groupes sont eux-mêmes divisés. Ils sont travaillés par de violents conflits internes, et méchamment infiltrés par des agents de Shai'tan chargés de souffler sur les braises. Et ce ne sont là que deux exemples. Il en est de même de toutes les nations du monde, toutes désunies, toutes opposées les unes aux autres.
L'intrigue de la saga s'articule autour de ces divisions. Pour l'essentiel, ce qu'elle nous raconte, ce sont les efforts insensés de Rand al'Thor, lui-même hanté par des démons personnels, pour unifier le monde contre le Dark One, en voie de se libérer de la prison où l'avait enfermé la précédente incarnation du Dragon, et de déclencher une Ultime Bataille contre l'humanité.
Le plan de Shai'tan, d'abord mystérieux, est de diviser ses adversaires et de semer le trouble dans les royaumes conquis par le Dragon. Il est de laisser, pour reprendre le mot d'ordre prisé par ses sbires, régner le Seigneur du Chaos.
La tâche de Rand, cependant, est facilitée par les conflits tout aussi importants traversés par le camp du Mal, représenté par les Forsaken (les Réprouvés en VF), 13 magiciens renégats de l'ancien temps qui viennent de se libérer, avant lui, de la prison de leur maître. Ces derniers, en effet, se détestent et se jalousent mutuellement. Chacun poursuit ses propres objectifs, quitte à aider parfois le Dragon. Ainsi Lanfear, qui avait été la maîtresse de Lews Therin, le Dragon précédent, aide-t-elle Rand, en qui elle espère retrouver son amant d'autrefois. Plus tard, le Forsaken Moridin sauve le même des pièges de Sammael, un autre Réprouvé qui jouait sa partition personnelle et qui gênait ses plans. De fait, c'est à une gigantes,que partie d'échec que nous convie Robert Jordan tout au long de la saga, à une immense entreprise de conquête du monde, où chacun avance ses pions, ses fous et ses cavaliers du mieux qu'il peut, jusqu'à l'affrontement final entre rois et reines.
A tout jeu d'échec, il faut des règles claires. Or, c'est précisément ce que nous fournit l'auteur, c'est même là la grande qualité de La roue du temps : comme souvent en high fantasy, il nous raconte un monde, autant qu'une histoire. Son univers est bâti sur un système de magie complet et original, nourri par deux sources de pouvoir, l'une mâle, l'autre femelle, mues par des principes différents. Il s'inscrit dans un temps cyclique, d'où le titre de la saga. Chaque Âge est destiné à revenir, chaque individu doit se réincarner sans fin.
En plus de cela, Jordan invente une multitude de contrés et de peuples dont, au fil des aventures de Rand, Mat et Perrin, on découvre tout : classes et castes, villes et monuments, systèmes de gouvernement, institutions militaires, mœurs et traits physiques des habitants, rapports entre les sexes, styles vestimentaires, types d'habitat, richesses et économies. Toutes les options sont explorées, tous les modèles existent, complets, cohérents.
Les rapports entre ces nations sont eux-mêmes régis par certaines lois, comme celles du Daes Dae'Mar, ce jeu politique subtil et dangereux, tout en manipulations et en subterfuges, pratiqué par les puissants. Chez Robert Jordan, aussi, la fantasy ne se limite pas à la mise en scène d'un bestiaire fantastique. Les races intelligentes non-humaines sont d'ailleurs marginales, et réduites, à un héros près (Loial), à des rôles accessoires. L'humain prime.
La roue du temps est parfois critiquée comme étant trop datée, trop marquée par les routines de la "vieille" fantasy, trop tolkienienne, avec ses gentils héros purs et ruraux qui sauvent le monde. On dit qu'elle a été dépassée par une nouvelle génération d'oeuvres plus adultes, plus ambigues et plus noires. C'est vrai. Pourtant, bien avant que George R. R. Martin n'ait raillé ce Disneyland médiéval qu'est souvent la fantasy, et qu'il ait orienté le genre sur la voie du roman historique avec sa Song of Ice and Fire (alias Game of Thrones), Jordan avait amorcé le mouvement. Il est d'abord question, dans La roue du temps, des manœuvres et des amours de rois, de généraux et de courtisans. Plusieurs des réflexions émaillées tout au long des 14 tomes auraient même toute leur place dans Le Prince de Machiavel.
Une autre caractéristique de l'oeuvre est la place importante qu'il accorde aux femmes. La source de magie des hommes étant corrompue, les exposant à la folie et à la mort, les personnages les plus puissants de ce monde sont en effet des magiciennes, les fameuses Aes Sedai. De nombreuses souverains, aussi, sont des souveraines. Et pour équilibrer les personnages de Rand, Mat et Perrin, des garçons, l'auteur leur a créé des pendants féminins, Egwene, Nynaeve, Elayne, Min et Aviendha, dont les aventures occupent autant de pages que celles des trois héros, et dont aucune ne tombe dans les clichés fantasy, façon guerrière body-buildée, garçon manqué ou bimbo soumise.
Robert Jordan évite donc de tomber dans les travers parfois sexistes de la fantasy. Mais cette bonne intention est gâtée parfois par un sens approximatif de la psychologie féminine. Ses héroïnes, par exemple, tombent amoureuses sans qu'on ne voit rien venir, comme ça, d'un coup, parce que c'était leur destin. Ou alors elles se détestent, quasiment sans fondement ni explication, ou pour de vagues et improbables raisons, comme Nynaeve vis-à-vis de Moiraine. Et ces inepties psychologiques gâtent souvent la crédibilité du récit.
Ambitieuse, fouillée, démesurée, l'œuvre n'est donc pas sans faille. Elle a, en fait, les défauts de ses qualités. Et mettant en scène un monde riche en nuances et mu par une mécanique complexe, Robert Jordan désoriente le lecteur, il le perd entre les diverses intrigues. Parfois, on ne sait même plus qui est qui, d'autant plus que de trop nombreux personnages ont des noms proches les uns des autres, créant la confusion. Pour vraiment apprécier La roue du temps, il faut en fait mieux lire à la suite ses nombreux tomes, sans pause, les trous de mémoire posant problème à sa pleine compréhension.
Invraisemblable, la longueur de La roue du temps lui a permis d'atteindre ce qui est souvent l'objectif de cette littérature d'évasion qu'est la fantasy : l'immersion, la plongée totale dans une existence parallèle, la capture du lecteur dans un autre monde. Mais il a été difficile pour l'auteur de garder un rythme soutenu sur chaque volume, et certains, notamment les tomes 6 à 10, ne sont pas sans lenteurs et remplissage, avec leurs répétitions (ces attaques de trollocs, les monstres standard du coin, qui n'apportent généralement rien à l'intrigue), leurs nombreux tics de langage et de situation (toutes ces femmes qui passent leur temps à caresser leurs robes...), et ces descriptions inutiles des fripes des uns ou des autres. Jordan, pour tirer au mieux profit, sans doute, du succès de sa saga, l'a prolongée bien au-delà du raisonnable.
Il l'a tant fait que, finalement, il n'a pas pu achever son récit. Il est mort d'une amylose en 2007, et c'est un autre, Brandon Sanderson, qui a bouclé les ultimes tomes de la série. Pour partie, cela a été une bonne chose, car ce dernier a su redonner du rythme à l'intrigue, ainsi qu'une réponse à ses nombreux mystères irrésolus, en se basant sur les notes de Jordan. Mais si Sanderson s'est efforcé d'épouser le style de son prédecesseur, on sent que l'approche a été différente, et que la fin, malgré l'épaisseur considérable des trois derniers tomes, a été au bout du compte assez précipitée, laissant un petit goût amer et deux questions en suspend : est-ce vraiment ainsi que Jordan aurait clos sa saga ? Et aurait-il donc été capable de faire mieux ?
TOUS LES TOMES DE LA SERIE
Ci-dessous, une présentation détaillée de chacun des volumes du cycle de La roue du temps, avec pour chacun un lien vers une critique plus complète.
The Eye of the World / L'oeil du monde (1990)
Roman prenant et bien construit, malgré des longueurs caractéristiques de la fantasy moderne, le premier volet de La roue du temps calquait encore une partie de son intrigue sur Le Seigneur des Anneaux. Mais le format était rénové, avec des héros plus humains, un système de magie plus construit, des personnages féminins de premier plan et l'absence de préjugés raciaux.
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The Great Hunt / La grande quête (1990)
Le second épisode de La roue du temps est bâti sur des ressorts proches du premier. Mais à partir de ce volume, Robert Jordan élargit l’horizon. Il ne se contente plus de décrire une aventure : il présente les ressorts complexes de tout un monde. Et il s'émancipe aussi de Tolkien. C’est ici, avec ce tome qui en est peut-être le meilleur, que ce cycle fleuve devient vraiment lui-même.
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The Dragon Reborn / Le dragon réincarné (1991)
Comme le titre l'indique, The Dragon Reborn est le moment où Rand al'Thor proclame enfin être le Dragon Réincarné, où il accepte d'être ce héros attendu à l'heure de l'Apocalypse. Cependant, comme pour mieux le rendre distant, inaccessible, maintenant qu'il a ce statut légendaire, l'auteur décide de se pencher sur les aventures des autres personnages, plutôt que sur les siennes.
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The Shadow Rising / Un lever de ténèbres (1992)
The Shadow Rising, c'est le moment où The Wheel of Time atteint toute sa mesure. Ou plus exactement, sa démesure. Long de 1000 pages, il multiplie les personnages et les intrigues. Pendant que Rand opère sa traversée du désert, le monde devient plus large et plus complexe. De premières longueurs apparaissent, aussi, sans qu'à ce stade le récit en soit encore appesanti.
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The Fires of Heaven /Les feux du ciel (1993)
Avec The Fires of Heaven, The Wheel of Time montre plus clairement ses limites : le souffle s'épuise, les personnages se multiplient tant qu'on s'y perd, les aventures des personnages féminins tournent au remplissage. Robert Jordan, toutefois, y démontre à nouveau un talent incomparable pour la mise en scène de combat épiques, comme avec l'haletante bataille de Cairhien.
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Lord of Chaos / Le seigneur du chaos (1994)
Il a été dit que c'est à partir de ce volume, que l'intrigue de La roue du temps s'enlise. Ce n'est pas vrai, ça a commencé avant. Mais au moins, chaque livre précédent pouvait-il se lire comme une histoire indépendante, avec son intrigue propre. Cette fois, ce n'est plus le cas. Malgré l'apocalyptique bataille des dernières pages, spectaculaire comme jamais, ce livre n'a ni début ni fin.
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A Crown of Swords / Une couronne d'épées (1996)
Avec cet autre volume, nous sommes toujours dans le ventre mou de la série, dans ce moment où les intrigues s'enlisent et deviennent hors de vue. Les scènes y paraissent même répétitives, les déjà-vu se multiplient. Robert Jordan, cependant, a cessé de complexifier son monde. Ses nouveaux protagonistes sont rares, et généralement attachants et hauts en couleur.
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The Path of Daggers / Le sentier des dagues (1998)
Plus court que ses prédécesseurs, The Path of Daggers n'en a pas moins les mêmes travers. L'action y est même plus ralentie que jamais, les intrigues toujours aussi nombreuses, et on n'y trouve même plus le plaisir d'une apothéose grandiose. Le meilleur moment en fait, le plus épique, survient au milieu du livre, quand la folie finit par s'emparer de Rand et qu'il dévoile sa face sombre.
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Winter's Heart / Le coeur de l'hiver (2000)
Winter's Heart a les mêmes moments d'ennui que ses prédécesseurs. Il leur est supérieur, cependant. Car l'auteur, peu à peu, commence à assembler les pièces de son gigantesque puzzle. Et surtout l'apothéose finale, qui est décrite via plusieurs points de vue concurrents, et qui bouleverse les bases même du monde créé par Jordan, se révèle admirablement haletante et dantesque.
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Crossroads of Twilight / Le carrefour des ombres (2003)
Crossroads of Twilight est le pire tome de La roue du temps. Il ne s'y passe plus rien, ou si peu. Et il n'y a qu'à peine ce bouquet final qui, au moins, faisait illusion dans les volumes précédents. A la fin de ce dixième épisode, les héros sont peu ou prou au même stade qu'au début. Le principal d'entre eux, Rand, a même disparu. Heureusement, les volumes suivants seront plus soutenus.
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Knife of Dreams / Le poignard des rêves (2005)
Et au bout du tunnel, la lumière. Knife of Dreams, en effet, est le livre où les intrigues avancent à nouveau, où elles cessent de s'enliser, où quelques aventures, celles de Matt et d'Egwene par exemple, retrouvent un peu de leur souffle d'antan. Parce qu'il sentait la mort approcher, sans doute, Jordan semblait maintenant décidé à mener à sa conclusion son interminable saga.
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The Gathering Storm (2009)
Il ne faut pas se réjouir de la mort des gens. Et pourtant, celle de Jordan a redonné un coup de fouet à sa saga historique. Brandon Sanderson est maintenant aux commandes, l'éditeur et la fan de l'auteur lui ayant demandé de poursuivre la série. Et il s'en acquitte bien. Sans trahir le style de Jordan, il apporte du souffle à l'histoire, et il laisse entrevoir pour elle une fin haletante.
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Towers of Midnight (2010)
Brandon Sanderson continue son long rush vers la fin de l'histoire. Chaque page ou presque se dévore, de vieux mystères se résolvent. Et enfin, tout est en place pour la confrontation finale qui nous avait été annoncée 10 000 pages plus tôt. Il est juste dommage que ce sprint, parfois, gomme un peu de la subtilité et de la complexité qui avaient caractérisé la saga de Jordan.
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A Memory Of Light (2013)
La fin de La roue du temps est réussie, mais elle nous laisse sur notre faim. Techniquement, c'est irréprochable. Sanderson a clos toutes les intrigues et tous les mystères de la série avec maestria, et le finale est ébouriffant d'actions. Cette souplesse, cependant, il l'a obtenue peut-être en gommant quelques uns des aspects qui faisaient l'originalité de l'oeuvre de Jordan.
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LIVRES COMPLEMENTAIRES
Au-delà des 14 volumes très denses de l'histoire, deux autres livres ont été écrits, qui prennent place dans l'univers de La roue du temps : une préquelle (Robert Jordan prévoyait d'en écrire plus), ainsi qu'une encyclopédie détaillée.
New Spring / Nouveau printemps (2004)
Avec New Spring, Jordan sacrifiait au rituel de la préquelle, en relatant la jeunesse de trois de ses personnages, Moiraine, Lan et Siuan Sanche. L'aspect positif de l'entreprise, c'est que ce roman était beaucoup plus fluide et digeste que les autres volumes qu'il publiait alors. Le côté plus négatif, c'est qu'il se dispersait et compromettait ses chances de rédiger une fin à sa saga.
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The World of Robert Jordan's the Wheel of Time (1997)
Seuls les aficionados, sans doute, goûteront cette encyclopédie que Robert Jordan a conçue avec l'aide de Teresa Patterson, dans le but de présenter en détails le monde créé pour La roue du temps. Elle leur apporte néanmoins une perspective et des compléments précieux. Son seul défaut, en fait, est d'avoir été conçue en 1997, alors que la saga était encore loin d'être achevée.
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LA SERIE
Toutes les oeuvres majeures de la fantasy se voyant adaptées à l'écran les uns après les autres, le tour de La roue du temps devait fatalement arriver un jour. Ce sont les studios Amazon qui s'y sont consacrés, à partir de 2021. Malheureusement, comme le montre le résultat, adapter une série aussi dense tout en se conformant aux standards hollywoodiens n'avait rien d'aisé...
Saison 1 (2021)
La Roue du Temps, l'oeuvre littéraire, a une intrigue lente et immersive. Celle-ci est un patient crescendo. Ses personnages sont nombreux, et ses mystères ne se dévoilent parfois qu'après plusieurs tomes. Le porter sur écran était donc une gageure, le conformer aux canons télévisuels était difficile, comme le montre cette première saison rapide, médiocre et brouillonne réalisée par les studios Amazon.
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