J'Ai Lu :: 1999 :: acheter ce livre

Avec l’apparition des AnimauxVilles, l’humanité s’est divisée en quatre peuples, quatre rameaux qui se sont dispersés dans l’univers. Isolé des autres, chacun a développé sa propre culture et tenté à sa façon de réaliser un vieux rêve : trouver la clé de l’éternité. Machistes et guerriers, les Mécanistes sont équipés d’armures dotées d’intelligences artificielles et capables de leur survivre. Dès le plus jeune âge, les Organiques se font inoculer un embiote, sorte d’alien capable de rendre leurs corps malléables et de les transformer en pièces de musée. Sans les données numériques qu’un implant leur permet d’échanger en permanence avec leurs semblables, les Connectés périssent. Quant aux Originels - peut-être les moins exotiques pour nous, lecteurs du XXIème siècle - ils sont obsédés par la conception de leur personae, un fantôme de leur personnalité destiné à leur survivre. Jusqu’ici, les quatre rameaux se sont ignorés et méprisés. Mais aujourd’hui, à l’occasion d’une supernova imminente, les AnimauxVilles ont décidé que l’heure des retrouvailles était venue.

Fouillé, dense, Etoiles Mourantes ne manque pas de science. Les deux auteurs exposent avec détail une théorie de l’univers inspirée, relue et validée par des astrophysiciens. Ils font aussi longuement débattre leurs personnages sur le meilleur modèle de société envisageable. L’ouvrage ne manque pas de fiction non plus. Avec les AnimauxVilles, gigantesques créatures extra-terrestres capables d’abriter des colonies complètes d’êtres vivants et de se déplacer instantanément dans l’espace, avec leurs descriptions détaillées des quatre civilisations et de leurs multiples singularités, avec des intrigues qui s’emboîtent à la perfection, Ayerdhal et Dunyach n’ont pas économisé leur imagination.

Cependant, il manque l’essentiel : l’émerveillement, celui-même que le livre nous vante et que les deux auteurs ont voulu nous faire éprouver. Etoiles Mourantes ressemble davantage à une savante partie d’échec qu’à une grande escapade onirique. Avec, pour commencer, une très longue présentation des pièces et des règles. Puis à mi-chemin, le début de la partie, une partie complexe qui accélère et qui s’emballe jusqu’au cataclysme. Et vas-y que je te prends ton fou, et moi ta reine. Et, pour finir, ne survivent plus qu'une poignée de pions épars sur un échiquier tout tourneboulé. Les échecs, c’est bien, on peut se prendre au jeu. Mais ça n’est qu’une démonstration d’intelligence et d’habileté. Cela manque de sens et de profondeur. De cet Etoiles Mourantes, au fond, à part un vague message anti-machiste, anti-raciste et humaniste, on ne sait pas bien quoi retirer.