L'un des débats éternels autour de la fantasy tourne autour du manichéisme. Tandis que les uns reprochent à cette littérature de toujours mettre en scène, bon an, mal an, une lutte binaire entre le Bien et le Mal, les autres cherchent à montrer que tout n'est pas si simple. En réaction à cette critique récurrente, sans doute, le genre a évolué avec le temps, ses auteurs mettant de plus en plus fréquemment en scène des héros "gris", duaux, ambigus. Et tout récemment, à la fin des années 2000, le Britannique Joe Abercrombie est allé au bout de la logique avec sa série The First Law, et plus particulièrement son ultime volume, Last Argument of Kings, un livre dont la morale pourrait être la suivante : ni le bien, ni le mal n'existent. Tout est question de point de vue, et de qui a le pouvoir d'écrire l'histoire.