Comme Pimp et Trick Baby, les deux autres ouvrages majeurs d’Iceberg Slim, Mama Black Widow est une biographie. En complément de ses histoires de proxénète et d’arnaqueur, l’écrivain retrace la vie d’un homosexuel afro-américain. Avec toujours en arrière-plan, grande et petite délinquance, pauvreté, sexe, racisme, bref, tout le quotidien du ghetto noir américain au milieu du XXème siècle. Avec aussi, plus que jamais, cette écriture directe, abondamment pourvue en argot et en images explicites, qui font de Slim une sorte d’équivalent noir de Céline, et qu’il vaut toujours mieux découvrir dans le texte, aussi ardu soit-il de se familiariser avec le slang chicagoan ou le patois sudiste.